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« Mais... non, Gustave ! » ou de quelques erreurs historiques de Crauk

            Nous avons parfois mentionné notre travail d’édition de l’ouvrage de Gustave Crauk, un de nos lointains cousins, Soixante ans dans les ateliers des artistes – Dubosc, modèle. Pour Crauk, Charles Alix Dubosc (Rouen, 21 fructidor an V [7 septembre 1797] – Paris, 15 janvier 1877), qui posa pour de très nombreuses générations d’artistes, ne fut qu’un prétexte afin d’écrire une œuvre sur les arts de la fin de la royauté à la mort de Dubosc en 1877.

Il est certes vrai qu’un livre ne parlant que de la vie de Dubosc n’aurait sans doute pas été aussi intéressant que le travail que Crauk nous a laissé, mais ses talents de biographe laissaient largement à désirer et il reste de nombreux mystères sur la vie de Dubosc – et pourtant, ce travail est un magnifique témoignage de la vie des modèles alors que la plupart d’entre eux furent tout simplement oubliés.

Crauk avait parfois une orthographe approximative pour certains patronymes (à tel point qu’il nous fut parfois impossible de parvenir à retrouver de qui Crauk parlait, ce qui fut particulièrement frustrant). Il avait aussi parfois tendance à rapporter de simples ragots dont certains étaient sexistes : c’est notamment à cause de lui que nous travaillons à une nouvelle biographie de Constance Mayer La Martinière).

            Nous allons vous parler de la vie de Crauk (terrible en orthographe, amateur de rumeurs et de sensationnel, mais extraordinaire et infatigable artiste) avant de partager avec vous deux des ses erreurs.

 

Adolphe Désiré, dit Gustave, (Valenciennes, 16 juillet 1827 – Meudon, 16 novembre 1905) fut le second fils des Crauk et leur cinquième enfant.

Il suivit la voie tracée par son frère aîné, Charles Alexandre (Douchy-lès-Mines, 27 janvier 1819 – Paris, 30 mai 1905), qui fut peintre, mais il se tourna vers la sculpture et suivit l’enseignement de James Pradier (1790-1852).

Quand il naquit, la famille Crauk résidait dans une demeure, bâtie au siècle précédent, au 4, rue des Maillets[1]. Gustave pesait onze livres à la naissance, avaient des yeux bleu-foncés dont il conserva la teinte et avait une petite bosse au milieu du front, ce qui fit dire à l’ancien grognard, le père Hainque, qui était le vieux voisin des Crauk, que c’était un très bon présage pour cet enfant.

Ce qui fut réellement une bénédiction pour ce bébé fut la proximité d’Hainque, car il sauva Gustave d’une fluxion de poitrine en lui administrant littéralement un remède de cheval grâce à des ventouses scarifiées dont il garda toujours les cicatrices. Hainque réussit là où le père de Crauk, médecin militaire, et la totalité de ses collègues échouaient. Le sauveur de Gustave resta dans sa vie jusqu’à ce que la fâcheuse habitude d’Hainque de jurer finit par faire interdire à Gustave de lui rendre visite afin que l’enfant ne jure pas comme un… grognard.

Gustave fut très vite mobile, ce qui compliqua la vie de la maisonnée et particulièrement celle de sa bonne, Victoire. C’était elle qui l’emmenait à la « petite école », mais elle arrivait bien souvent avec la coiffure défaite à cause du turbulent Gustave.

Très observateur, il sentait à quelle heure son père devait se lever afin de se rendre au travail et si la chambre de ses parents, voisine de la sienne, était toujours silencieuse au moment où il aurait dû les entendre se lever, Gustave servait de réveil matin en frappant au mur et en disant « Papa-pital ».

Au printemps 1833, si les souvenirs de Gustave étaient exacts, la famille décida de déménager à cause de nouveaux voisins et ils partirent pour le centre de Valenciennes dans la rue de Paris.

Gustave fut envoyé à l’École des Frères où il fut relativement sérieux et n’eut que de bons souvenirs.

Après avoir été le réveil de la famille, quand il fut un peu plus grand, Gustave fut chargé de préparer la jument de son père, Mimiss, en la brossant et en lui cirant les sabots avant de s’occuper des chaussures de la famille. Ce fut malheureusement lors d’une séance de cirage que des ouvriers sur le toit firent tomber une planche qui heurta l’enfant. Gustave continua sa tâche alors qu’il avait une fracture et saignait. Il est à espérer que le bon docteur Crauk était plus doué avec ses malades à l’hôpital, car Gustave, qui conserva toujours une trace de l’accident, fut à peine examiné et fut laissé debout. Fort heureusement, il n’eut qu’un peu de fièvre et un creux sur le crâne, mais la situation aurait pu être beaucoup plus sérieuse[2]. Quand le temps était à la pluie, sa mère (ou la bonne) lui avait appris à s’occuper à l’intérieur en tricotant des petits bas ; cette activité fort utile fut également un excellent entraînement à la dextérité pour notre futur sculpteur.

Gustave eut droit à un petit privilège à partir de ses sept ans : il fut invité par un cousin de son père, le curé Albert Crauk, à venir passer ses étés à la cure à Estrun. En septembre 1833, Justine Crauk escorta son fils jusqu’à Estrun afin de lui faire voir le chemin qu’il aurait à faire seul l’été suivant ; l’enfant avait à parcourir quatre lieues et demie (soit environ vingt-trois kilomètres, distance qu’un adulte peut couvrir en presque cinq heures). Les mois que Gustave passa à la cure furent des moments privilégiés pour cet enfant calme qui devait lutter pour sa place dans sa fratrie quand il résidait dans la maison familiale.

La bonne, Catherine, s’occupa fort bien de l’invité de la cure. Le chien, Pyram, devint un compagnon de jeux et Gustave sympathisa avec les enfants du village. Il s’entendait fort bien avec Albert et le privilège fut étendu à Pâques.

À son retour d’Estrun en octobre 1835, Gustave rejoignit les cours de dessin d’Antoine Potier (1796-1865) à l’Académie des Beaux-Arts de Valenciennes; ce fut le point de départ de sa formation artistique. Dès les premiers cours, il fut très appliqué et son intérêt pour le dessin fit que Potier se prit d’affection pour son jeune élève. Gustave suivait toujours l’enseignement des Frères, mais c’était les heures qu’il passait à l’Académie qui illuminaient sa vie ; dès qu’il rentrait chez lui, il s’exerçait à copier tous les dessins qu’il pouvait trouver. Rapidement, il commença également à utiliser de la terre et de la cire afin de créer de petites figurines (il tenta de les cacher dans une armoire lorsqu’il se rendait à Estrun, mais ses cadets les trouvèrent et les détruisirent ; dès qu’il découvrit cette perte à son retour, il se remit au travail). L’imagination de Gustave fut aussi stimulée à partir de 1835 ou 1836 quand il commença à suivre son père au théâtre de la ville où Charles était médecin ; là, il vit toutes sortes de spectacles.

Il arrivait aussi à Gustave d’aller aider Christophe Lemaire, qui avait épousé sa tante maternelle. Son oncle était marchand papetier, libraire, relieur et empailleur ; n’ayant pas d’enfant, il offrit à Gustave de lui laisser son affaire s’il venait travailler avec lui. Les parents de Gustave étaient favorables à ce projet, mais le travail d’empailleur n’attirait pas Gustave et les cours de l’Académie l’attiraient plus. Ses parents acceptèrent son choix, mais son oncle lui en tint un peu rigueur.

Son entrée au collège en 1838 resta à jamais un mauvais souvenir pour Gustave qui continua néanmoins à travailler à l’Académie. Il se mit également à lire beaucoup, ce qui continua de nourrir son imagination. Potier, hautement conscient du potentiel de son jeune élève, ne cessa de le recommander aux inspecteurs de l’Académie ; à partir de 1840, Gustave commença à obtenir des récompenses pour son travail.

En 1841, Gustave passa quelques semaines à Paris avec son frère aîné. Ce séjour aurait dû lui être plus profitable, mais il arriva en pleine canicule et fut laissé livré à lui-même. Si ce séjour-là fut un échec, Gustave était toujours aussi travailleur et le marquis Auguste de Montaigu[3] (1812-1904) devint son mécène en 1844 et il finit même par l’héberger à Paris en 1846, ce qui lui permit d’entrer à l’École des Beaux-Arts.

Gustave rejoignit l’atelier de James Pradier et se trouva un petit atelier rue de Vaugirard (le marquis de Montaigu finança cette entreprise et lui trouva autant de commandes qu’il le put ; Gustave le remercia en sculptant son buste en 1893. Cette œuvre se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes après avoir été conservée au Musée Crauk).

Premier prix de Rome en 1851 avec Les Grecs et les Troyens se disputant le corps de Patrocle, tous s’accordait à dire qu’il était très travailleur – ce qui fut sans doute l’une des raisons pour lesquelles Charles-Alix Dubosc lui accorda sa confiance, lui qui ne supportait pas les fainéants. La municipalité de Valenciennes lui accorda une subvention de mille francs afin de l’aider à financer son voyage à Rome où il resta trois ans.

À son retour, il commença à participer au Salon ce qui le fit remarquer et quelques bonnes critiques lui apportèrent plus de travail.

Le 15 novembre 1861 à Meudon, Gustave épousa Marguerite Alphonsine Adrienne Gondoin (Paris, 22 décembre 1843 – Meudon, 1er janvier 1929), ce qui le fit entrer dans une célèbre et prestigieuse famille d’architectes et de peintres ; il reçut de nombreuses commandes de l’État et fut régulièrement sollicité par des particuliers. Marguerite Crauk fut une alliée précieuse et elle défendit son héritage après la mort de son mari en protégeant le Musée Crauk[4] à Valenciennes et en assurant la publication du Carnet d’un sculpteur sur lequel il travaillait avant sa mort.

Sans être religieux à outrance, Gustave Crauk admettait volontiers qu’il se tournait vers le Très-Haut lorsqu’un malheur lui arrivait. Curieusement, le premier objet qu’il parvint à s’approprier étant enfant fut un vieux crucifix en buis (il le retrouva à l’âge adulte et le conserva précieusement) et l’œuvre qu’il acheva la dernière fois qu’il se rendit à son atelier le 5 novembre 1905, onze jours avant sa mort, fut un buste du Christ dont il était très fier.

Le 16 novembre, à 16h30, Adolphe Désiré, dit Gustave, Crauk s’éteignit dans sa demeure de Meudon au 7, rue de l’Arrivée. Marguerite Crauk confia le lendemain, à 14h, la pénible tâche de la déclaration du décès à la mairie de Meudon à l’entrepreneur des pompes funèbres, George Wormser, de Clamart et à Pierre Machard, qui était le petit neveu de Marguerite. La sœur aînée de Marguerite, Marie, épousa vers 1855 Miguel Aleo, qui était un propriétaire cubain et un artiste photographe. Leur fille, Ernestine Louise Marie, était née en Espagne le 28 juillet 1854 et elle épousa Jules Louis Machard à Meudon le 2 octobre 1875 (Gustave avait réalisé le cénotaphe de Jules Machard en 1900) ; leur seul fils et second de leurs trois enfants, Ernest Pierre Henri Miguel, naquit à Meudon le 19 septembre 1877 et il devint peintre et photographe.

Le 18 novembre, un service religieux eut lieu en l’église Saint-Martin de Meudon. Un faire-part fut envoyé, mais après le service car Crauk avait demandé qu’aucune invitation ne fût envoyée.

 

 

 

            Au Chapitre V de Soixante ans dans les ateliers des artistes – Dubosc, modèle (pp. 113-114 de notre édition), Crauk écrivait :

« Le duc de Luynes, ce superbe protecteur des arts, fait faire une importante restauration de son château de Dampierre ; l’architecte Duban est chargé de l’exécuter ; autour de lui se groupent les premiers peintres et sculpteurs ; M. Ingres commence les fresques des Trois Âges, qui ne devaient pas être achevées. Vingt récits contradictoires ont été faits sur la brouille survenue entre le duc de Luynes et M. Ingres, pendant que ce dernier exécutait les fresques à Dampierre ; il en ressort que ces regrettables démêlés eurent pour point de départ le manque de tact de la première madame Ingres ; cette excellente femme, compagne courageuse des années difficiles, conservait de ce temps d’épreuves des habitudes de parcimonie excessive et tatillonne, elle s’aliéna les gens du duc, de là des froissements, la rupture, et ce souvenir pénible qu’un grand artiste et qu’un tel grand seigneur aient pu se méconnaître. La fresque de l’Âge d’or seule fut en partie terminée, les autres panneaux sont restés à peine ébauchés et voilés par des draperies. »

Selon Crauk, c’est Mme Ingres qui était à blâmer quand les choses tournèrent au vinaigre entre son époux, Jean Auguste Dominique Ingres (Montauban, 29 août 1780 – Paris, 14 janvier 1867) et Honoré Théodoric Paul Joseph d’Albert, duc de Luynes (Paris, 15 décembre 1802 – Rome, 15 décembre 1867), qui était l’héritier d’une famille extraordinaire et qui reçut une excellente éducation et se passionna pour l’antiquité et l’archéologie (à tel point qu’il parvint même à reproduire des techniques antiques).

            Et bien… non.

Curieusement, il semblerait plutôt que la pauvre Madeleine Chapelle (1782-1849), épouse Ingres, n’ait fait que décéder à Dampierre, ajoutant aux troubles de son mari.

Ce dernier et le duc sont les seuls à blâmer pour cet échec : Ingres n’avançait pas, alors qu’il avait insisté pour faire des fresques alors qu’il aurait été plus simple de peindre des toiles  (les murs où devaient se trouver les œuvres avaient même été replâtrés) et le duc perdit un jour patience, faisant placer les outils d’Ingres dans la cour du château – d’autant plus qu’il n’appréciait guère les excès de nudité dans la première fresque.

De plus, c’était Ingres lui-même qui se plaignait de n’être pas assez payé.

Crauk fut donc parfaitement injuste en rejetant la faute sur Mme Ingres.

 

Une autre erreur monumentale de Crauk se trouve au Chapitre VII (pp. 174-175 de notre édition). Il nous disait :

« L’année 1852 amène de nouveaux deuils dans les arts ; Pradier meurt subitement, encore jeune pour la production. Cette nouvelle vient, à Rome, surprendre douloureusement les pensionnaires de l’Académie de France.

Le 2 juin, Pradier était allé avec sa plus jeune fille, Thérèse, et deux ou trois de ses élèves, à la campagne, par une de ces belles journées qui devancent l’été ; on devait dîner chez un riche habitant de Bougival ; le grand sculpteur était l’attrait promis à de nombreux invités ; on avait obtenu, sans le connaître personnellement, par l’un de ses élèves, l’honneur de sa présence. Avant d’entrer, Pradier veut faire une promenade, la fraîcheur transparente de ce beau paysage l’attire… Tout à coup, il tombe frappé par une attaque d’apoplexie[5] ; ses élèves le transportent mourant chez son hôte ; mais le cynique personnage refuse de le recevoir, il ne veut pas d’un agonisant dans sa maison… il attend des convives. On obtient, à grand’peine, qu’il laisse étendre Pradier dans une pièce basse, à l’écart. Le médecin est appelé. Le soir, c’est l’agonie sans connaissance ; une enfant, des amis en larmes, tandis que s’achève, à quelques pas de là, un dîner joyeux, dont le bruit parvient jusqu’à la chambre funèbre. Les élèves de Pradier n’ont pas oublié le nom de cet homme. — Le matin, la mort était venue, et le triste cortège reprenait le chemin de Paris. »  

Au moment des faits, Crauk était à Rome et ce qu’il rapporte est faux.

En 1897, une lettre de Paul Marin (1823-1898) à Francis Pradier (James Louis Francis était né à Genève le 11 février 1869 et il est mort à Paris le 29 décembre 1901), petit-fils du sculpteur, apporte quelques explications quant au déroulement de cette funeste journée. Le Genevois Marin, ami de James Pradier accompagnait le maître.

Jean-Jacques, dit James, Pradier (Genève, 23 mai 1790 – Paris, 4 juin 1852). Il arriva à Paris en 1807 afin de travailler avec son frère graveur, Charles-Simon Pradier (1786-1847), et afin de suivre les cours de sculpture à l’École des Beaux-Arts dès 1808. Après avoir reçu le prix de Rome, il résida en Italie de 1814 à 1818 et commença à participer au Salon dès son retour en 1819. Il apprit également auprès d’Ingres et se révéla différent de ses contemporains en utilisant une touche d’érotisme, voire de romantisme, dans son néo-classicisme qui choqua parfois. Il fut aussi l’un des rares artistes de l’époque à terminer lui-même ses œuvres. Il devint professeur à l’École des Beaux-Arts en 1828, remplaçant son maître. Durant sa longue carrière, il sut plaire à tous les régimes politiques qu’il traversa.

Étaient aussi du voyage l’élève Noémi Constant, l’ancien élève Eugène Guillaume, Thérèse Pradier (Jeanne Marie Thérèse était née à Paris le 3 juillet 1839 ; elle y est morte le 20 février 1915), plus jeune enfant du maître, et Adeline Chômat, gouvernante de Thérèse et secrétaire de Pradier, prirent le train à la gare Saint-Lazare et arrivèrent à Bougival vers 13h30.

D’après les éléments que nous avons pu trouver dans diverses archives, Françoise Marie Adeline Chômat, fille de Jean Chômat (un enseignant originaire de Bellegarde qui mourut à Genève en 1832) et de Marie Aimée Mondon, fut engagée par Pradier en 1845 afin de s’occuper de sa fille cadette. Entre les mentions d’Adeline dans la correspondance de Pradier et les données dans les archives municipales de Paris (l’acte de naissance [n°1299] de son fils, Jean Joseph Claudius Marcadé, à Paris II, le 2 août 1861), nous avons pu déduire qu’elle était née entre 1821 et 1824,  ce qui nous a aidé à la retrouver dans les registres à Saint-Étienne (comme mentionné dans son acte de décès) où elle est née le 24 février 1822 [Acte n°199].

Elle prit une telle importance dans la vie de Pradier que certains, dont Flaubert, étaient persuadés qu’elle était sa maîtresse.

Elle fut responsable de l’inventaire des biens de Pradier après son décès et il lui légua dix mille francs.

Le 24 septembre 1859, dans le IIIème arrondissement de Paris, elle épousa un négociant en draps, Jean Théodore Marcadé. L’acte de mariage de leur fils à la mairie du VIIème arrondissement de Paris le 23 juin 1885 [n° 386] nous apprend que les époux Marcadé n’étaient plus de ce monde. Jean n’est pas mort à Paris, mais le décès d’Adeline le 13 septembre 1867, à 4h du matin, est enregistré dans le IIème arrondissement.

Pradier, sa fille et sa gouvernante et ses élèves étaient invités par Eugène Forcade (1820-1869), qui était financier et publiciste ; il collaborait à la Revue des Deux-Mondes. Forcade résidait au 150, rue de Mesmes à Rueil et il n’était pas prêt à recevoir ses invités, alors ils décidèrent d’aller admirer la machine hydraulique de Marly, système de pompage qui assure l’alimentation en eau des jardins du château de Marly et du parc de Versailles, à quelques kilomètres de là.

Pradier et Chômat étaient restés près de chez Forcade, où Pradier fut amené après une attaque d’apoplexie.

Ce fut là que ses amis et disciples le trouvèrent vers 15h (donc Forcade n’avait pas refusé d’ouvrir sa porte au mourant et il l’avait fait étendre sur un lit). Le décès, survenu à 22h30, fut déclaré le lendemain à la mairie de Rueil par Eugène Guillaume.

 

            Certes Crauk n’avait pas un correcteur d’orthographe et tout Internet à sa disposition, mais il était parfois tout disposé à nous raconter des balivernes sans jamais rien vérifier.

 

Qui aurait un TARDIS à nous prêter ? Ce serait pour rendre une visite amicale à un très lointain cousin…



[1] : Quand Marguerite Crauk écrivit sur son mari, la numérotation de cette demeure allait du 9 au 11.

[2] : Certes, nous réagissons presque deux siècles plus tard à une époque où IRM et chirurgie font des miracles, mais le docteur Charles Crauk aurait peut-être pu faire plus pour son fils de six ans. Il est vrai que Charles a peut-être réagi en médecin militaire et le sort médical des enfants était peu enviable jusqu’à une époque très récente.

[3] : Il n’était pas encore marquis à ce moment-là, car son père ne mourut qu’en 1846.

[4] : Ce musée avait ouvert ses portes en 1902. Il survécut à la Grande Guerre, mais pas aux intempéries ; le bâtiment ne protégeait plus les œuvres qui furent transférées au Musée des Beaux-Arts de la ville.

[5]  : Ce terme, aujourd’hui historique, pouvait désigner une hémorragie cérébrale ou un accident vasculaire cérébral (AVC).