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Exposition : Artemisia Gentileschi au musée Jacquemart André (jusqu'au 3 août 2025)

            Certains aspects de la vie d’Artemisia Gentileschi (Rome, 8 juillet 1593 – Naples, 1656 ?) pourraient faire partie de notre série sur les « horreurs de l’Histoire ».

En effet, cette artiste géniale, puisqu’elle était femme et n’avait pas droit d’être formée en atelier comme les hommes, fut violée le 6 mai 1611 par le monstre que son père lui avait donné pour mentor, Agostino Tassi, de son vrai nom Buonamici, (1580 ? – 1644). Le père de Gentileschi finit par porter plainte pour viol et le procès, dont la quasi-totalité de la transcription nous est parvenue, dura de mars à novembre 1612 et les témoins furent tous torturés à divers degrés. Tassi fut condamné à cinq ans d’exil des États pontificaux le 28 novembre 1612 et... le monstre resta tranquillement à Rome quand même.

Gentileschi fut marié à un peintre conciliant et, aujourd’hui, on la compare souvent à d’autres peintres, comme si elle n’avait pas le droit d'être extraordinaire et géniale en n’étant pas inspiré par un homme.

Son art est puissant et féministe avant l’heure.

Yaël et Siséra (1620)

             Une quarantaine de ses œuvres vous attendent au musée Jacquemart André jusqu’au 3 août. Si vous réservez un billet, arrivez juste à l'heure autrement vous aurez à faire la queue (côté droit de la porte d'entrée). Si vous n'avez pas de billet... prenez un livre avec vous parce que vous ne serez pas tout seul du côté gauche de la porte d'entrée.

L'exposition est très intéressante et elle est l'occasion d'admirer quelques toiles qui se trouvent dans des collections particulières. Il est à noter que les propriétaires actuels de Suzanne et les vieillards ne souhaitent pas qu'elle soit photographiée.

            Le musée présente ainsi l’exposition :

Artemisia

Héroïne de l'art

Du 19 mars au 3 août 2025, le musée Jacquemart-André met à l’honneur Artemisia Gentileschi, figure majeure de l'art baroque et du mouvement caravagesque. À travers des chefs-d’œuvre incontournables et des peintures rarement exposées à Paris, venez découvrir cette grande artiste italienne du XVIIe siècle.

5 éléments marquants sur Artemisia

1) Artemisia Gentileschi est formée à Rome par son père, l’artiste toscan Orazio Gentileschi, disciple direct et ami du Caravage ;

2) Elle fait rapidement preuve d’un talent exceptionnel pour la peinture et réalise à seulement 17 ans Suzanne et les vieillards, une huile sur toile de grande dimension ;

3) En 1611, elle est violée par le peintre italien Agostino Tassi. Un procès s’ouvre ensuite et condamne Tassi à l’exil, sans que la peine ne soit jamais appliquée (il reste à Rome sous la protection du pape). Au cours du jugement, Artemisia est torturée pour prouver la véracité de son témoignage ;

4) À l’issue du procès, elle part s’installer à Florence et peint pour de grandes cours royales ou seigneuriales européennes, comme la famille Médicis ;

5) Artemisia est l’une des premières femmes admises à l’Académie du dessin de Florence. Elle est soutenue par plusieurs mécènes et commanditaires, et réalise le plafond de la Casa Buonarroti, en hommage à Michel-Ange.

Artemisia Gentileschi est l’une des rares femmes peintres de l’histoire à avoir connu le succès de son vivant, ce qui lui a permis de vivre de sa peinture et d’être indépendante.

Une approche picturale inspirée du Caravage

Ayant quitté sa ville natale, Artemisia va très vite affirmer un style pictural singulier.  Comme Caravage, elle peint directement d’après modèle vivant, sans croquis préparatoire. Elle est ainsi capable de capter des contrastes lumineux intenses et saisissants, comme dans les œuvres majeures que sont Danaé et David et Goliath.

Sa maîtrise du clair-obscur et ses cadrages dramatiques lui permettent de saisir de façon unique la psychologie de ses personnages (comme en témoignent ses portraits et l’œuvre Judith et sa servante de la Galerie des Offices). Par des jeux d’oppositions chromatiques et un naturalisme cru, elle crée des compositions puissantes et dynamiques.

La force subversive de son pinceau dépasse parfois celle du Caravage, comme en témoignent le réalisme sanglant et la force dramatique de la toile Judith décapitant Holopherne. Habile dans l’art du portrait, Artemisia y prête ses traits à Judith, et ceux de Tassi à Holopherne, comme pour conjurer l’injustice dont elle a été victime.

Un regard unique sur les figures féminines dans l'art du XVIIe siècle

Louée par ses contemporains pour sa maîtrise technique, Artemisia apporte une puissance nouvelle au nu féminin dans la peinture baroque. Éros et Thanatos s’entremêlent dans un héroïsme sensuel et parfois morbide, comme avec sa représentation de Cléopâtre (1630-1635). 

Puisant son inspiration dans des thèmes bibliques et mythologiques, Artemisia met en avant des héroïnes capables de triompher de la domination masculine par l’intelligence ou la ruse (Yaël et Siséra ou Esther et Assuérus).

Pourquoi visiter l'exposition en 2025 ?

  • Un événement inédit : près de 40 œuvres réunies, dont certaines rarement exposées ;
     
  • Une immersion dans l'art du XVIIe siècle avec des toiles aux dimensions monumentales ;
     
  • La découverte d’une femme artiste ayant marqué l'histoire de l'art.
Cette exposition à Paris en 2025 est une occasion unique de découvrir Artemisia Gentileschi, une peintre italienne incontournable du XVIIe siècle, dont les chefs-d'œuvre n’ont pas fini de nous fasciner…