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Eugène Dédé, mort à Berck-sur-Mer

Dans l’article précédent, nous vous avons parlé du mystère qui entourait le lieu de décès d’Eugène Dédé, fils du compositeur Edmond Dédé (1827-1901), puisque nous avions trouvé une référence à son décès dans les tables des décès et des successions, mais le cliché est tellement flou que le lieu du décès était quasi illisible.

Le mystère a été résolu grâce à une géniale archiviste des Archives de Paris (qui nous a aussi donné un truc de recherches à utiliser à l'avenir quand Gallica semblera ne pas être en mesure de nous aider).

Bref, grâce à cette magnifique archiviste, nous allons pouvoir vous donner un tableau plus complet de la vie d’Eugène Dédé.

 

Portrait d’Eugène Dédé sur la partition de sa polka pour piano Chiffonnette qui était dédiée à son fils Maurice.

Ce fut à Bordeaux, où Edmond Dédé avait épousé Anne Catherine Antoinette Sylvia Leflet (1835-1911) en 1864, que le couple Dédé accueilli leur fils, Arcade Pierre Baptiste Eugène, le 12 janvier 1867 à 21h.

Edmond enseigna la musique à son fils et, entre 1886 et 1919, Eugène composa deux cent quarante-six morceaux de musique qui sont conservés à la Bibliothèque nationale de France (Gallica en répertorie cinquante-cinq pour son père).

Edmond était aux États-Unis quand Eugène se maria en 1894, mais il fit envoyer par Me Legardeur, notaire à la Nouvelle-Orléans un acte autorisant Eugène à convoler ; l’acte datait du 5 février et Edmond, désigné comme étant « compositeur », résidait au 292, rue Sainte-Anne.

Le mardi 6 mars, à 15h, à la mairie du XIVème arrondissement, « Arcade », qui résidait encore « avec sa mère à Paris, Avenue du Maine, n° 188 », épousa Ilka Fuchs. Edmond était « artiste musicien », sa mère était « couturière » et la jeune mariée était « modiste ». Ilka était en Hongrie, à Pesth le 6 septembre 1868 ; elle résidait au 5, avenue d’Orléans.

Les parents d’Ilka, Maurice Fuchs et Régine Deutsch étaient marchands-pelletiers à « Budapesth » et avaient envoyé leur consentement par acte notarié en date du 23 novembre 1893 rédigé par Me Weinmann.

Le 3 février 1895, dans le XIVème arrondissement, à 7h du matin, Ilka donna naissance à un garçon qu’ils prénommèrent Maurice Sylvain Georges (il mourut le 29 juillet 1959, dans le Xème arrondissement). La famille habitait au 167, avenue du Maine et Ilka ne travaillait plus. Le 12 septembre 1897, à 23h, au 48, rue Liancourt (ce qui était aussi l’adresse des parents d’Eugène), ils accueillirent Charlotte Anna Régina. L’acte de naissance de Charlotte indique que son père est désormais « chef d’orchestre » et plus seulement « artiste musicien ».Malheureusement, la petite Charlotte mourut à Vincennes le 9 juillet 1898 à 23h au 68, rue de Montreuil où ses parents résidaient à ce moment-là (curieusement, Eugène est de nouveau décrit comme « artiste musicien » et Ilka est de nouveau « modiste »).

Le 13 janvier 1905, à 4h, Ilka mourut chez elle au 5, rue d'Alembert. Elle n'avait que trente-quatre ans. Sa mère était morte, mais son père, qui résidait toujours à Budapest, avait soixante-dix-neuf ans et ne travaillait plus.

Le 26 mai 1906, dans le Xème arrondissement, Eugène se remaria avec une veuve (depuis 1904). Marthe Marie Émilie Nouvellon était comptable et résidait à la même adresse qu’Eugène, au 42, boulevard Magenta ; elle était née à Bourges le 24 août 1869 (son père, Alcide Émile était mort, mais sa mère, Angèle Nathalie Leboeuf, était présente et consentante). Cette fois-ci, il y eut un contrat de mariage enregistré le 22 mai par Me Garanger, notaire à Paris.

En été, comme son père avant lui, Eugène partait travailler dans diverses régions de France et c’est en province qu’il mourut.

Dans le Journal de Berck et des environs du 3 août 1919, le journaliste D’Artois écrivait dans la rubrique « Spectacles et concerts – Communiqués des casinos » : « On remarque depuis quelques jours une affluence extraordinaire au Grand Casino. Il y a à cela deux raisons : la première, c’est que la saison bat son plein... et les villégiaturistes sont venus à la mer pour se reposer, se divertir et s’amuser ; la seconde est due à des programmes choisis, variés et – pourquoi ne pas l’écrire ? – merveilleux ! Nous avons donc des spectacles sensationnels qui font la joie des amateurs. Et puis, – c’est un fait reconnu à Berck-Plage – le Grand Casino est le rendez-vous des élégances revenues de l’exil où la guerre les avait envoyées : chic parisien, charme berckois, élégance de tenue masculine et de toilette féminine se côtoient, s’effleurent et se mélangent dans la jolie salle des fêtes où l’on danse toujours fox-trott et tangos. Le jazz-band interdit a été remplacé par un orchestre symphonique ; de virtuoses dont la direction a été confiée à M. Dédé, le compositeur très connu des Concerts Mayol, de l’Eldorado et du Petit Casino. »

Le 26 août 1919, le Dr Georges Richez et le musicien Robert Fauveau, déclarèrent le décès d’Eugène Dédé à la polyclinique Leclercq, au 55, rue de l’Impératrice à Berck-sur-Mer. Il avait cinquante-deux ans et un mois. Dans le le Journal de Berck et des environs du 31 août 1919, il est dit que les nombreux artistes se sont fait un devoir d'organiser une souscription pour ramener le corps à Paris, mais nous n’avons pas encore trouvé de trace d’un enterrement dans l’un des cimetières parisiens.

Nous n’avons pas (encore) trouvé d’autres informations sur Marthe Nouvellon, veuve Dédé.