Si, dans le parcours de visite du château de Chantilly, dans le Cabinet des livres,
vous pouvez visiter une exposition sur Une autre histoire des livres d’heures (jusqu’au 6 octobre 2025) où la grande Histoire des livres
d’heures est présentée grâce à l’extraordinaire collection du château, il vous
faudra en revanche vous rendre dans la Salle du Jeu de Paume où sont présentées
les expositions temporaires.
Les Très Riches Heures du duc de Berry sont consultables
sur le site du musée, ce qui permet d’avoir de précieuses informations sur cette œuvre magnifique.
Juin (qui nous montre
le palais de la Cité)
En plus des feuillets qui nous sont présentés, vous pourrez croiser le gisant du duc Jean de Berry (si vous vous approchez, vous constaterez avec effroi que quelques décérébrés l'ont vandalisé par quelques stupides gravures),
mais aussi quelques peintures, des objets et beaucoup de livres (la plupart viennent de la bibliothèque du château, mais certains ouvrages viennent de bibliothèques françaises, britanniques et même américaines). Par exemple, vous pourrez admirer ces pages des Très Belles Heures du duc de Berry :
L’exposition est ainsi annoncée :
« Les Très Riches Heures du duc de Berry désignent
le manuscrit le plus célèbre du monde. Qualifié de « Joconde » des manuscrits,
ce recueil d’offices et de prières personnalisé pour le duc de Berry, frère du
roi Charles V, témoigne du faste et du raffinement artistique de la fin du
Moyen Âge.
Réalisé tout au long du XVe siècle, ce livre exceptionnel
compte parmi ses enlumineurs les frères de Limbourg, éminents artistes attachés
à la cour de Bourgogne puis de Berry, qui ont révolutionné l’histoire de l’art.
Composées de 121 miniatures, les Très Riches Heures captivent par
leurs représentations de châteaux historiques, de scènes princières et des
travaux des champs rythmés par les saisons qui ont façonné notre imaginaire du
Moyen Âge.
À l’occasion de la restauration de ce chef-d’œuvre, montré
seulement deux fois au public depuis la fin du XIXe siècle, une exposition
d’ampleur internationale, composée de près de 150 pièces provenant du monde
entier, permet d’appréhender chaque étape de la création des Très Riches
Heures pendant près d’un siècle et de comprendre les raisons de
l’engouement que le manuscrit suscite encore.
L’exposition s’attarde notamment sur la figure de Jean de
Berry, son fastueux mécénat et son goût des livres. Pour la première fois
depuis la mort du prince en 1416, tous ses livres d’heures aujourd’hui connus
sont réunis en un seul et même endroit. Manuscrits, sculptures, tableaux ou
précieux objets d’art offrent un panorama complet du contexte de création et de
diffusion du plus ambitieux des ouvrages du duc.
Grâce à la restauration du manuscrit en cours, son si célèbre
calendrier est exposé dérelié. Venez admirer les Très Riches Heures du
duc de Berry comme on ne les verra plus jamais !
L’histoire d’une découverte
progressive
En décembre 1855 réapparaît à Gênes un manuscrit ayant
appartenu au duc Jean de Berry (1340-1416). Il est signalé à Henri d’Orléans,
duc d’Aumale (1822-1897), qui en perçoit le caractère exceptionnel, l’achète
aussitôt et en entame l’étude avec les meilleurs érudits de l’époque.
Les Très Riches Heures sont, selon leur dénomination au début
du XVe siècle, un livre de prières insigne, commandé vers 1411 par le duc Jean
Ier de Berry, frère du roi Charles V, à trois jeunes artistes talentueux,
originaires de Nimègue, les frères Paul, Jean et Herman de Limbourg. Ceux-ci
sont les neveux du peintre Jean Malouel (v. 1370-1415)
et s’entourent des meilleurs copistes et ornemanistes. Commanditaire et
peintres meurent en 1416 laissant le manuscrit inachevé.
Tout au long du XVe siècle, d’autres enlumineurs se succèdent
pour compléter le manuscrit, tels Barthélémy d’Eyck vers 1440 pour la famille
royale, et Jean Colombe vers 1485 pour Charles Ier de Savoie qui hérite à son
tour du livre. Dans ce joyau devenu un « livre-cathédrale » sans perdre son
unité, se croisent des influences multiples, flamandes, françaises, italiennes,
orientales et antiques, peu à peu mises au jour par les spécialistes.
À partir de son installation à Chantilly et des premières
reproductions initiées par le duc d’Aumale, le livre acquiert une célébrité
mondiale qui lui confère une valeur d’icône du Moyen Âge. Il façonne encore une
image poétique et idéale du Moyen Âge dans l’imaginaire collectif.
Les Très Riches Heures comme on
ne les a jamais vues
La restauration des Très Riches Heures permet d’exposer les 12
premiers feuillets du manuscrit dérelié. Il s’agit des 6 bifeuillets abritant
le calendrier qui se présenteront de manière verticale et seront lisibles
recto-verso. Au coeur de l’exposition, des caissons climatiques spéciaux pour
chaque bifeuillet seront fabriqués par les restaurateurs pour protéger les
pages déreliées.
Cœur du cœur de l’exposition, le manuscrit lui-même, est
présenté dans une vitrine particulière. Le livre sera ouvert sur une double
page régulièrement changée. Les visiteurs auront aussi la possibilité de se
référer à l’ensemble du livre à travers deux feuilletoirs numériques et un
fac-similé papier offert au feuilletage.
La restauration, accompagnée par les plus grands experts, a offert
l’occasion de mener des analyses jamais réalisées sur l’ouvrage, pour en
comprendre chaque étape de création et chaque touche de pinceau. Le récit des
découvertes et l’imagerie scientifique des analyses confiées au C2RMF feront
l’objet d’une restitution audiovisuelle, dans une salle dédiée.
Une bibliothèque princière
Un partenariat exceptionnel avec la Bibliothèque nationale de
France permet la présentation d’une grande partie de la riche bibliothèque du
duc de Berry, l’une des plus fameuses du Moyen Âge. Une trentaine de manuscrits
complète l’ensemble qu’abrite déjà Chantilly pour refléter le faste, le goût et
la culture du prince.
Les étapes de création des Très
Riches Heures
L’exposition met en évidence le rôle majeur des frères
Limbourg, concepteurs du livre, et présente les principales personnalités
artistiques qui s’y sont exprimées, leurs spécificités et leurs sources
d’inspiration. »
Cette
exposition nous semble l’occasion d’en apprendre plus sur une œuvre particulièrement
marquante et importante dans notre Histoire, notamment dans les informations
perdues qu’elle peut nous transmettre.