Quand une graveuse disparait après un Salon : l'étrange destin de Rose Maireau

Faudrait-il demander de l’aide aux brigades du Tigre ?

 

Non, bien évidemment. Il est impossible de retourner en 1923, mais, en revanche, il est parfaitement naturel d’être profondément agacée par le fait qu’une graveuse dont l’œuvre était très appréciée à l’époque a tout simplement disparu dans la nature après le Salon de 1923.

 

Nous avons fait la connaissance de Marie Rose Maireau en écrivant une note sur le peintre François Louis Français (Plombières-lès-Bains, 17 novembre 1814 – Paris, 28 mai 1897). Il fut formé par Gigoux et Corot et rejoignit l’École de Barbizon.  Toutes les biographies à son sujet mentionnent le fait qu’il a peint plusieurs toiles où la graveuse Rose Maireau figure. Français n’épousa jamais Maireau, même si leurs contemporains s’accordent à dire qu’ils vécurent maritalement, et Maireau s’occupa de Français avant sa mort. Quand Maireau est mentionnée en même temps que Français, le lieu de naissance de cette graveuse, Étrœung dans le Nord, est systématiquement signalé, comme s’il s’agissait de quelque chose d’exotique (ou d’une sorte de handicap que Maireau aurait réussi à surmonter).

En plus de jouer les infirmières pour Français sans avoir aucune protection sociale, Maireau était une artiste reconnue dont le travail était prisé. Elle était aussi bien capable de graver au burin qu’à l’eau forte. Elle présentait des gravures de toiles célèbres au Salon très régulièrement et remportait des prix.

En revanche, les données biographiques à son sujet laissent à désirer. N’ayant trouvé aucune dates à son sujet à la Bibliothèque Nationale de France, nous nous sommes tournée vers les archives du Nord. Nous avons consulté les tables décennales d’Étrœung à partir de 1802 et la première « Rose Maireau » que nous y avons trouvée est Marie Rose Maireau, née le  12 février 1863.

Dans un premier temps, appréciez la différence d’âge entre Maireau et Français.

Bien... Maintenant replongeons dans les archives afin de trouver à quelle date Mlle Rose Maireau a quitté la scène. Nous n’avons pas trouvé d’acte de décès ni à Étrœung, ni à Paris. En revanche, nous avons trouvé dans les archives de Paris la sœur de notre graveuse : Juliette Maireau (Étrœung, 20 juillet 1866 – Paris, 11 février 1916), épouse Gustave Porez, dans le Vème arrondissement [Acte n° 283].

 

Et Rose, alors ? Nous n’avons pas encore retrouvé Maireau dans les archives et une plongée dans la presse de l’époque n’a livré aucune nécrologie. La dernière mention de Maireau dans la presse date du 10 mai 1923 dans Le Grand écho du Nord de la France où sa participation au Salon était mentionnée. Après cette date, nous ne trouvons plus aucune mention de Maireau, ce qui est particulièrement frustrant.

Pour l’instant, elle est DEA (disparue en archives), mais nous poursuivrons nos recherches afin de savoir à quelle date nous avons perdu cette graveuse.

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