Il est bien temps que nous vous parlions de cette exposition puisqu’elle fermera ses portes le 30 juin 2025.
Quand nous l’avons visitée, elle n’était pas très clairement indiquée. En fait, il faut rentrer du côté « Aile Richelieu » et l’exposition se trouve à quelques mètres sur la gauche (là où les trésors de Notre-Dame avaient été exposés).
Il n’y a que quelques salles, mais elles nous présentent des œuvres très intéressantes.
À gauche, dans la première salle (rentrez et retournez-vous), un Lièvre entouré de plantes, peint vers 1584[1] nous accueille.
Cette œuvre d’Hans Hoffmann (Nuremberg ? 1545/1550 – Prague, 1591/1592)[2] est une aquarelle et gouache sur parchemin monté sur bois – et le lièvre n’a vraiment pas l’air rassuré.
L’œuvre qui a servie pour l’affiche de l’exposition, Le Printemps (1589) de Joris Hoefnagel (Anvers, 1542 – Vienne, 1600), est très petite :
Notre photo est floue (encore !) donc nous empruntons celle du Louvre
Les détails sont très intéressants.
Il y a des dessins, des tableaux réalisés avec des minéraux, des coupes diverses et variées en différents gemmes plus ou moins précieux… Il y a un Giuseppe Arcimboldo (Milan, 1526-1593) qui représente Rodolphe II en Vertumne :
Il y a aussi un autoportrait du maître :
Cette exposition est une très agréable surprise.
Le
site du Louvre nous dit :
L’Expérience de la nature
Les arts à Prague à la cour de Rodolphe II
Grand protecteur des arts et des sciences, l’empereur Rodolphe II (1552-1612) était l’un des souverains européens dont l’enthousiasme pour l’étude de la nature était le plus vif. Il appela à sa cour des savants et des artistes venus de toute l’Europe, qui travaillèrent à proximité les uns des autres dans l’enceinte du château, faisant de Prague un véritable laboratoire, un lieu d’expérimentation, dans un climat propice de tolérance intellectuelle et religieuse.
La première partie de l’exposition présentera cette convergence des regards scientifiques et artistiques sur la nature, particulièrement sensible à la cour de Prague. Elle se caractérisait d’abord par une nouvelle approche, directe, scrutatrice. Les artistes participèrent activement aux premiers balbutiements de l’empirisme, non seulement par la confection d’instruments de mesure scientifiques aussi esthétiques qu’innovants, mais encore par leurs dessins de plantes et d’animaux, contribution majeure à l’entreprise d’inventaire du vivant qui animait alors les sciences naturelles. Comme les savants, ils s’intéressèrent également aux forces cachées à l’œuvre dans la nature, qu’ils évoquèrent par le truchement de l’allégorie. Tous partageaient une même culture humaniste, essentiellement livresque et héritée de l’Antiquité, mais le système cohérent décrit dans ces ouvrages ne résista pas à l’observation attentive d’une nature changeante et capricieuse.
La seconde partie de l’exposition montrera comment cette curiosité visuelle, commune aux scientifiques et aux artistes, contribua au renouvellement de la création artistique à Prague. À la faveur de nouvelles pratiques comme celle du dessin en plein air, l’expérience directe de la nature encouragea le choix de nouveaux matériaux et de nouveaux motifs, jusque-là jugés indignes d’être utilisés ou représentés, ainsi que le goût pour de nouvelles formes artistiques qui imitent la singularité des formes naturelles, leur instabilité inhérente au processus de croissance du vivant.
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