Exposition : Jeunesse et résistance au musée mémorial de la bataille de Normandie à Bayeux (et Bayeux et Arromanches-lès-Bains)

           Jusqu’au 22 septembre 2024, si vous avez des enfants (les vôtres ou des loupiauds de votre entourage) et que vous vous trouvez à Bayeux, vous pouvez leur faire visiter une petite exposition « Jeunesse et résistance » afin de les familiariser au sujet (s’il ne le sont pas déjà) avant de leur faire visiter le musée mémorial de la bataille de Normandie.



Si vous habitez Bayeux, vous pouvez bénéficier de la « carte ambassadeur » afin de visiter les trois musées de la ville gratuitement (disponible au musée d’art et d’histoire baron Gérard sur présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile de moins de trois mois), mais si vous n’êtes que de passage, il existe un « pass Bayeux Museum » : pour 14€, vous avez accès à deux des trois musées (combinaison au choix) et, pour 16€, vous pouvez visiter les trois musées – et le billet reste valable un an à partir de la date d’émission du billet. Si vous souhaitez plus d’informations pratiques, vous pouvez consulter cette page.

            Le musée de la bataille de Normandie est un peu plus éloigné du centre ville, mais le musée de la tapisserie de Bayeux (c’est une broderie, nom d’un point de Bayeux[1] !), la cathédrale et le musée d’art et d’histoire baron Gérard (sans oublier le cœur historique de la ville) sont seulement à quelques pas les uns des autres.

 

            Si vous voulez être pratique et que vous n’êtes que de passage et êtes arrivé en train, le musée de la tapisserie (broderie !) est le plus proche de la gare.

Même en ayant pris le premier train, comme les horaires des cars de la région Normandie sont modifiés en été et que nous avons fait un saut à Arromanches-lès-Bains (nous aurions dû y être le 6 juin 2024 si les restrictions de circulation ce jour-là ne nous avaient pas forcée à changer nos billets), nous ne savons pas s’il y a beaucoup de visiteurs pour admirer la tapisserie (broderie !) le matin, mais évitez l’heure du déjeuner.

Avec les horaires de cars normaux, il faudrait peut-être tenter la visite du musée de la tapisserie dès votre arrivée :

 


Il y avait bien des visiteurs à 12h51 (nous remercions les métadonnées de notre photo), mais le récit en fils et toile de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Bâtard (1027-1087) est fascinant et nous avons droit à une représentation fascinante de la comète de Halley (entre autres trésors) :


L’histoire de cette œuvre est extraordinaire : nous savons peu de choses sur sa création, mais elle résiste depuis des siècles (les teintures d’origine des fils sont meilleures que celles des fils utilisés pour quelques restaurations au XIXe siècle) ; nous avons failli la perdre à plusieurs reprises (pendant la Révolution, pendant la Seconde guerre mondiale…).

La broderie s’admire assez rapidement (les explications de l’audioguide sont intéressantes, mais si vous avez la chance de lire le latin, le texte qui accompagne les illustrations ajoute un petit quelque chose).

 

Ensuite, un saut à Arromanches, adorable petite ville qui se trouve dans la zone des plages du débarquement du 6 juin 1944 sur le secteur appelé « Gold Beach » nous semble une excellente idée. Non seulement les quelques kilomètres entre Bayeux et Arromanches offrent de superbes paysages, mais la plage d’Arromanches n’est pas qu’un vestige du « Mulberry B », le port Winston Churchill – certes cette plage est historique, mais c’est une magnifique plage normande (ne faites pas comme nous et n’oubliez pas votre maillot de bain) :

 

De retour à Bayeux, il vous reste à aller visiter la cathédrale :


L’édifice roman fut consacrée par le demi-frère de Guillaume (désormais le Conquérant), Odon de Conteville (1036-1097) le 14 juillet 1077. La cathédrale Notre-Dame se transforma en bâtiment gothique à partir de 1204 et elle compte des éléments de gothique premier, rayonnant et flamboyant, ce qui en fait une petite merveille architecturale. Elle fut une victime des guerres de religion et certains éléments furent détruits en 1562.

Dans les siècles suivants, des aménagements vinrent enrichir la cathédrale – en fait, les architectes considèrent qu’elle fut véritablement achevée avec la construction des trois tours qui avaient été souhaitée par les architectes en charge des transformations gothiques au XIIIe siècle qui n’eut lieu qu’au milieu du XIXe siècle.

La cathédrale évolue encore, puisque des vitraux modernes ont été ajouté à l’édifice (ils sont visibles sur la gauche de notre photo) :


Les soldats alliés tombés en 1944 ne sont pas non plus oubliés ; les couronnes de coquelicots sont accompagnées de messages émouvants.

            En sortant de la cathédrale, tournez à droite et allez visiter le musée d’art et d’histoire baron Gérard. Le musée est proche de la cathédrale pour une excellente raison : c’est l’ancien palais épiscopal. À présent, le musée retrace l’Histoire de la préhistoire à aujourd’hui.

Nous avons été forcée de sourire en croisant notre troisième buste – un marbre et stuc du XVIe siècle réalisé d’après un portrait antique – de l’empereur Hadrien (76-138) en deux mois :


Le musée a la chance de posséder une toile de Constance Mayer La Martinière (1778-1821), peintre au destin tragique, Phrosine et Mélidor (elle s’était basée sur un dessin de Pierre-Paul Prud’hon, l’imbécile qui provoqua la mort de Mayer[2]) :

Une partie du musée est consacrée à la porcelaine de Bayeux et une autre à la dentelle de Bayeux :


L’histoire du bâtiment lui-même reste présente car la salle des audiences de l’évêque qui fut transformée en tribunal d’instance (de 1793 à 1987) se visite[3],


ainsi que la chapelle Renaissance (de chapelle de l’évêque, cette pièce devint la salle de délibération du tribunal :

 

Ce musée possède des merveilles classiques et contemporaines.

 

            Conclusion, si vous passez par Bayeux, explorez la ville, papotez avec les habitants (nous avons rencontré d’adorables Normandes) et faites un saut sur la côte (avec votre maillot de bain !).



[1] : Ce point bien particulier est décrit ici. https://www.bayeux-broderie.com/fr/content/10-point-de-bayeux La charmante petite boutique dont c’est le site se trouve à deux pas du musée.

[2] : Nous travaillons toujours à notre nouvelle biographie de Mayer et Prud’hon fut un ignoble ingrat à son égard. Nous avons pris la photo sur le site des musées nationaux car il y a une lampe près de la toile qui a laissé un joli reflet sur notre photo.

[3] : Nous avons emprunté la photo du site du musée parce que notre photo ne montre pas la forme des bancs (il faut se rendre à l’évidence, nous sommes trop petite).

Quid ?

         Tout est histoire… mais aujourd’hui nous allons vous parler de traduction – de l’histoire contemporaine en quelque sorte.

Il arrive que certains concepts puissent permettre des équivalences entre certaines langues.

Il arrive que des expressions idiomatiques nous offrent des images bien particulières (notamment, le français « il tombe des hallebardes » devient « it’s raining cats and dogs (il pleut des chats et des chiens) » en anglais).

Bref, la traduction est tout un art qui nous fait nous arracher les cheveux ou nous permet de nous amuser comme des fous.

Parfois, nous pouvons avoir de curieuses surprises. Que voulons-nous dire ? Par exemple, en 2008, nous avions remarqué un film franco-italo-britannique sur l’histoire de Georgiana, duchesse du Devonshire (le Devon aujourd'hui) dont le titre The Duchess ne fut pas traduit lors de la sortie du film en France :

En revanche, ce film s’intitulait La Duchesse dans les salles québécoises.

Nous sommes donc en présence d’une décision de non traduction du titre du film et ce alors même que ce titre de noblesse existe en France et au Royaume-Uni.

Le titre dans les salles françaises est surprenant, mais pas unique (après tout, le film de science-fiction Alien (1979) ne fut pas traduit en Extra-terrestre (Petit homme vert ? Créature de l’espace ?), mais notons toutefois qu’on lui donna un sous-titre : Le 8ème passager. Il est en revanche à noter que la compagnie Disney s'efforce de tout traduire (titres, dialogues et chansons) afin que la compréhension soit totale.

            Pour ce qui est de The Duchess, nous sommes bien en présence d’un titre en anglais. Il est dommage qu’il n’y ait pas un adjectif pour accompagner le titre, car les règles qui régissent le majuscules étant différentes en français et en anglais, nous aurions pu savoir ce que souhaitait les producteurs du film : imaginons que le titre soit The Young Duchess en anglais (majuscule pour le premier mot, l’adjectif et le nom commun), nous aurions eu au Québec La Jeune duchesse et The Young duchess en France (majuscule pour l’article défini et le premier mot du titre selon les règles françaises).

            Pour avoir travaillé dans le milieu cinématographique, nous savons qu’il est tout à fait possible qu’un producteur ait tout simplement décidé que The Duchess faisait plus exotique, plus vendeur.


            Autre traduction, américaine cette fois, qui reflète notre présent : en 1924, les studios Metro Pictures et ceux de Samuel Goldwyn (1879-1974) et de Louis B. Mayer (1884-1957) fusionnèrent et la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) vit le jour.

Leur logo a un lion rugissant et le slogan « Ars gratia artis », qui est la traduction littérale en latin du français « l’art pour l’art » qui est en général attribué à Théophile Gautier (1811-1872) qui évoqua ce concept dans la préface de son roman de 1835, Mademoiselle de Maupin.

Ce n’est que récemment (nous n’avions peut-être pas visionné de films produits par la MGM depuis 2021, date du changement de logo et arrivée d’un lion créé par ordinateur – ou nous n’avions pas fait attention au logo, ce qui est possible) que nous avons remarqué que le latin du logo est brièvement traduit aujourd’hui :


Ce n’est qu’un détail et, certes, tout le monde ne lit pas le latin, mais cette traduction a un petit goût de nivellement par le bas, plus que celui d’une explication : « Vous ne comprenez pas le texte du logo, ne demandez rien à un navigateur sur Internet, nous vous donnons le texte en anglais – parce que le monde entier comprend l’anglais, of course ! ». C’est tellement américain. Enfin, il faut sans doute se réjouir que le latin n’ait pas été tout simplement éliminé.


            En parlant de latin… Retour en France, où une série, disponible sur la plateforme d’Amazon, Prime, s’appelle Those About to Die (basée sur le livre de Daniel P. Mannix (1911-1997) qui fut publié en 1958). Les majuscules nous informent que le titre en anglais a été conservé littéralement – parce que le monde entier comprend l’anglais, of course ! (Notre point d’exclamation est français[1]. Notons aussi que la majuscule sur About est correcte en style AP, mais pas en style MLA.) Il y a toujours eu des langues qui servirent pour la communication entre les peuples (le grec, le français, l'anglais...), mais il y a toujours une partie de la population qui est laissée sur le bas-côté de la route - parce que la langue de communication ne lui est pas apprise ou parce qu'il ne faut pas oublier qu'apprendre une langue étrangère n'est pas à la portée de tout le monde (et se souvenir d'une langue étrangère demande une utilisation régulière, ce qui n'est pas non plus à la portée de tous).

Quitte à chercher la petite bête (mais c'est aussi notre autre métier), en français, on élide le « de » devant une voyelle, donc « Par le réalisateur de Independence Day » en haut de l'affiche de la série devrait être « Par le réalisateur d'Independence Day » et la règle vaut pour les h muets : « les poèmes d'Hugo » ou « la poule au pot d'Henri IV ».

            Si nous avions été responsable de la promotion de cette série, le titre n’aurait pas été en anglais, ni même en français avec Ceux qui vont mourir. Non. Nous aurions traduit le titre en latin : Morituri. Il nous semble que « Ave Cæsar, morituri te salutant ! » devrait être plutôt connu ici[2].

Puisqu’un producteur aurait sans doute objecté qu’il y a plusieurs films qui s’appellent Morituri, nous aurions pu lui rétorquer que ce serait la première série avec ce titre. De plus, comme pour Alien, un sous-titre serait tours envisageable… quelque chose comme Vies de gladiateurs, Le Cirque de Rome ou même Les Jeux du cirque. Il y avait tant de possibilités. Ah, mais... d'ailleurs... Il y a un sous-titre : S'élever ou mourir. Donc, quelqu'un est parti du principe que le monde entier comprend l’anglais et on garde le titre d'origine. Le slogan de la MGM est peut-être Ars gratia artis, mais pour les producteurs frileux et sans la moindre imagination, c'est presque toujours « le profit, toujours le profit », mais surtout sans danger, ce qui explique que 99% des productions sont basées sur des ouvrages qui ont déjà fait leurs preuves auprès du public (si le lecteur a aimé, le spectateur sera au rendez-vous).

L’art pour l’art ? Ne rêvez pas trop. L’originalité fait trembler dans ses bottes le producteur de base.

L’art est mis de côté au profit du marketing et en comptant sur le profit à venir.

Alien tenait la route en titre de science-fiction, mais The Duchess et Those About to Die ne sont que du marketing.

Qui sait quelles surprises et merveilles nous aurions si les sesterces ne dominaient pas tout…

            Allez ! Salve, Lector !



[1] : Petite note de rappel pour nos étudiants : en français, il faut un espace avant et après un signe double (« Quelle surprise ! »), mais pas en anglais (‘What a surprise!’). [Au passage, notez la différence dans les guillemets.]

[2] : Mes chers étudiants, préparez-vous pour un petit sondage amical à la rentrée.

Curiosités de musée : l'Aurige [Villa Kérylos... et Delphes]

-         Delphes ?

-         Non, Beaulieu-sur-Mer.

            Cette œuvre n’est pas un bronze grec antique, mais une réplique en plâtre qui se trouve dans la bibliothèque de la magique et somptueuse Villa Kérylos. C’est l’une des copies d’œuvres classiques qui furent choisies par le propriétaire de la villa : Théodore Reinach (Saint-Germain-en-Laye, 3 juillet 1860 – Paris XVI, 28 octobre 1928).

Cet homme fut un extraordinaire polymathe : il remporta dix-neuf prix au Concours général, fut historien, numismate, musicologue, juriste et homme politique. Il s’installa à Beaulieu-sur-Mer où il fit construire entre 1902 et 1908 la Villa Kérylos, qui était la reconstitution d’un palais de la Grèce antique. Il travailla en étroite collaboration avec son architecte et décorateur, Élysée Emmanuel Pontremoli (Nice, 13 janvier 1865 – Paris VII, 22 juillet 1956), qui, en plus de la villa, créa une bonne partie des objets qui la parent.

Pontremoli était grand prix de Rome. Il visita l’Italie, l’Asie mineure et la Grèce, où il s’arrêta notamment à Delphes, tout comme Reinach qui fut présent lors de la découverte de l’Aurige.

            En effet, si notre histoire finit à Beaulieu-sur-Mer, en revanche, elle commence à Delphes.

Elle commence à Delphes au Ve siècle avant notre ère. Ce bronze nous est parvenu par miracle ; de cette ère, il ne nous reste en tout que cinq grands bronzes, car la plupart des œuvres ont été fondues à diverses époques.

Ce qui rend l’ἡνίοχος (celui qui tient les rênes) exceptionnel – en plus d’avoir survécu grâce à un glissement de terrain à la suite du tremblement de terre de 373 avant notre ère qui l’a enseveli et donc protégé d’une fonte intempestive – c’est que nous avons une fourchette de dates pour sa création, ce qui est plus que rare, grâce à une inscription sur son socle.

Lors des jeux delphiques de 478 ou 474 avant JC, le Sicilien Polyzalos avait financé un char de course qui remporta l’épreuve. Ce qui est également fascinant, c’est que le texte du socle de la statue commémorant la victoire de Polyzalos fut corrigé ; la version initiale, en graphie de Syracuse d’après les hellénistes qui découvrirent cette œuvre, nous dit que « Polyzalos, maître de Géla, a dédié ce monument commémoratif (Μνᾶμα Πολύζαλος με Γέλας ἀνέθεκεν ἀνάσσον) » ; la correction, en écriture ionienne, cherche à faire oublier que Polyzalos était devenu le tyran de Géla à la suite de son aîné Hiéron, ancien tyran de Géla qui était devenu tyran de Syracuse à la mort de leur aîné Gélon, en déclarant que « Vainqueur grâce à ses chevaux, Polyzalos m'a consacré. Très honoré Apollon, fais prospérer ce fils de Déinoménès ! (Νικάσας ἵπποισι Πολύζαλός μ’ἀνέθηκεν / ὑιος Δεινομένεος, τόν ἄεξ’, εὐόνυμ’ Ἄπολλον) ». Soit Polyzalos a souhaité être plus humble afin de ne pas offenser Apollon, soit Hiéron exigea que son cadet ne fasse pas une offrande trop somptueuse.

Comme l’inscription est très abîmée, Théophile Homolle[1] avait des interrogations sur certains détails (Cf. Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, « Lettre relative à la statue de bronze découverte à Delphes » 40ᵉ année, N. 3, 1896. p. 187).

Une inscription trouvée près de l’ensemble, qui devait compter l’aurige, le char, quatre chevaux et deux lads, attribue peut-être cette œuvre au sculpteur Sotades. Certains associent cette œuvre à Pythagore de Samos.

            L’ensemble de l’offrande fut enseveli à la suite d’un séisme et ce ne fut donc qu’en 1896 qu’elle fut déterrée.  

Georges Radet[2], qui constituait à lui seul la promotion de l’École française d’Athènes de 1884, écrivit L’Histoire et l’œuvre de l’École française d’Athènes  où il livre des informations précieuses sur la création, la vie et le fonctionnement de l’École française d’Athènes et où il relate la découverte de l’aurige ainsi : « A l'extrémité nord-ouest du sanctuaire, Bourguet et Fournier, du 28 avril au 7 mai[3], trouvèrent mieux encore. En contre-bas du théâtre, entre la façade extérieure du mur de scène et l'épaulement nord de la Voie sacrée, à quelques pas de la Chasse d'Alexandre, ils eurent la joie de voir apparaître, « dans toute la fleur de sa patine vert-bleu, sans une oxydation, une déformation, ni un défaut[4], » le joyau des fouilles, ce merveilleux bronze de Polyzalos, universellement admiré aujourd'hui sous le nom d'Aurige[5]. »[6]

D’ailleurs, au sujet du nom, Théophile Homolle trouvait qu’il n’était pas vraiment approprié pour une œuvre grecque (un peu comme la Vénus de Milo qui devrait être l’Aphrodite de Melos). Solution de facilité, simple erreur, nivellement par le bas ou supériorité en nombre des latinistes ? L’hêníokhos fut baptisé en latin.

            La dernière fois que nous avons croisé l’aurige au musée de Delphes, nous n’avions pas encore d’appareil photo numérique et nous n’avons pas retrouvé nos propres clichés. Nous allons donc emprunter quelques images sur Internet.

            Ce qui reste frappant – et extraordinaire – après ces si nombreux siècles passés sous terre dans une sorte de glaise qui aurait pu causer des dommages irréversibles sur cette œuvre, c’est son regard. Du coin de l’œil, si vous êtes à une certaine distance, la statue peut vous donner l’impression que quelqu’un vous observe :

Les yeux de la statue ont des éléments différents (blanc de l’œil, pupille, iris, tour de l’iris et même un petit morceau de corail pour le coin de l’œil), mais la totalité de l’œuvre est époustouflante pour une œuvre aussi ancienne. Les cils ont été ajoutés, lèvres et dents sont dans d’autres matières afin que l’ensemble ne soit pas monochrome.

            Plus d’un siècle après nous être revenu, des archéologues et scientifiques décidèrent d’étudier l’Aurige de plus près. Entre 2017 et 2022, le musée du Louvre, l’École française d’Athènes (EFA) et le gouvernement grec travaillèrent ensemble en utilisant les dernières technologies à leur disposition.

Dès le début, Homolle et ses confrères avaient compris que l’Aurige était extraordinaire, mais aujourd’hui encore ceux qui se penchent sur lui découvrent toujours plus de preuves de son caractère exceptionnel. Notamment, les nombreuses soudures qui réunirent les diverses parties de l’Aurige sont d’une telle qualité que des spécialistes n’ont pu parvenir à les détecter.

Des analyses sur les métaux et sur des restes des noyaux de coulée (Homolle et ses collègues n’avaient pas complètement nettoyé l’intérieur de la statue) ont permis de faire une multitude de découvertes dont la zone géographique où l’œuvre fut fondue. Il fut également possible, grâce à toutes les données récoltées, de reconstituer la polychromie d’origine (le métal de base, le décor du bandeau, des sourcils, des lèvres et des dents) :

Le Louvre nous apprend qu’il y eu un colloque « L’Aurige de Delphes et la grande statuaire grecque en bronze : nouvelles perspectives à l’époque dite du style sévère » sur le sujet en décembre 2022 (Voir pour les résultats de l’étude sur l’Aurige et pour le colloque le site du C2RMF et celui de l’EFA); l’École française d’Athènes a mis en ligne un court documentaire sur le sujet :

 
 
L’hêníokhos n’a pas fini de nous fasciner.
 

[1] : Jean Théophile Homolle (Paris [ancien] X, 19 décembre 1848 – Paris VI, 13 juin 1925) était normalien et agrégé d’Histoire. Il commença sa carrière d’archéologue en Italie, puis il se rendit en Grèce et devint directeur de l’École française d’Athènes.

[2] : Georges Albert Radet (Chesley, 28 novembre 1859 – Saint-Morillon, 9 juillet 1941), helléniste passionné, fut un membre libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres à partir de 1925. Il enseigna l’histoire ancienne à la faculté des lettres de Bordeaux où il fut aussi doyen. En littérature, ses noms de guerre étaient Georges Chesley et G.-R. Cheslay.

[3] : Voici dans quel ordre les morceaux sortirent du sol : 1° (28 avril), partie inférieure de la statue (la jupe cannelée et les pieds, avec l'inscription du socle) ; 2° (1er mai), partie supérieure (tête et buste, avec le bras qui subsiste); 3° (7 mai), derniers fragments.

[4] : Homolle, C. R. Acad. Inscr., t. XXIV, 1896, p. 186.

[5] : Voir les trois études que lui a consacrées Homolle : C. R. Acad. Inscr., t. XXIV, 1896, p. 362-384 et pl- I-III BCH., t. XXI, 1897, p. 581-683 ; Monuments Piot, t. IV, 1897, p. 169-208 et pl. XV-XVI. Cf. Lechat, Rev. Études gr., t. IX, 1896, p. 466-457, et XI, 189g, p. 179-183.

[6] : Radet (Georges), L’Histoire et l’œuvre de l’École française d’Athènes, Albert Fontemoing, Paris, 1901, pp310-311.


L'histoire de la Villa Minerve ou de l'importance de consulter les hypothèques

           À Nice, au coin de la rue des Boers et de la rue du Soleil, se trouve une ancienne villa qui fut pendant quelques années la propriété de Georges et Adèle Doublet : la Villa Minerve.

Photo de la villa le 21 juin 2024

            Au sujet de cette villa, dans Demeures d’azur : Nice de Didier Gayraud (publié à Breil-sur-Roya par Les Éditions du Cabri en 1998 et dont un extrait est téléchargeable en PDF ici), vous pourrez lire : « C’est en 1897 que Georges Doublet, professeur de rhétorique au lycée de Nice, fit bâtir dans le quartier de Saint Barthélémy une villa qu’il baptisa Minerve.

            Grand érudit, agrégé de lettres et historien, il passa une partie de sa vie à effectuer des fouilles en Grèce, en Crète, en Tunisie et en Algérie. Dans ce pays, il participa à la création des musées archéologiques d’Alger et de Constantine avant d’être nommé, de 1890 à 1892, chef du service beylical des antiquités et des arts.

            De retour à Nice en 1897, Georges Doublet, très marqué par ses séjours en Afrique du Nord et par la civilisation arabe, choisit de faire édifier sa villa dans un style fortement inspiré du mauresque. Passionné d’histoire locale, ce normalien fut l’auteur de plusieurs ouvrages dont une « Histoire des Alpes-Maritimes » et écrivit de nombreux articles sur la ville de Foix où il enseigna durant trois ans. Il collabora également à diverses revues régionales telles que « Nice historique », « Le bulletin de la société des lettres et des arts des Alpes-Maritimes », « L’aloès », « L’Éclaireur de Nice »...

            Georges Doublet habita la demeure jusqu’à la fin des années 1920, date a laquelle il la vendit à Monsieur Prévost. Il s’installa alors non loin de là à la villa Brin de Rêve (aujourd’hui disparue) où il termina sa vie en 1936.

            Désormais encadrée d’immeubles, la villa Minerve a toutefois conservé son aspect originel. »

 

            De même, à la page 283 de son article « Georges Doublet (Versailles 1863 – Nice 1936) » (publié dans la revue Provence historique en 2018, Luc Thevenon écrit : « Son originalité, liée au souvenir nostalgique du Maghreb, lui fit choisir, pour la villa qu’il fait construire à Nice dès 1898, un style mauresque de fantaisie. La villa « Minerve », nom qui n’est pas choisi au hasard, est conservée rue du Soleil (fig. 6). Il la vend fin 1920 à un certain Prévost. Mais il reste aux environs immédiats en emménageant dans une villa au n)1 rue des Boers. Puis en 1930 il s’éloigne à peine, restant dans le quartier Saint-Barthélemy en s’installant dans la ville « Brin de Rêve » avenue Stephen Liégeard. Contrairement aux précédents, cet édifice a été détruit ! »

 

            Alors… Non. Non, non, et non.

            Aujourd’hui, l’état civil de nos protagonistes et les hypothèques sont consultables en ligne, ce qui est un avantage, mais ces documents ont toujours été disponibles, en mairies et aux Archives départementales des Alpes-Maritimes.

            Voici la véritable histoire de la villa « Minerve » : Georges Doublet (1863-1936) dû espérer très vite qu’il ferait le reste de sa carrière à Nice après avoir eu son premier poste d’enseignant à Foix, car il acheta une propriété dans le quartier de Saint-Barthélemy à Nice où se trouvait la « Villa Marius », villa d’inspiration mauresque pour le style et qui avait été édifiée par M. Palmero en 1887. Doublet la renomma-t-il « Villa Minerve » pour des raisons pratique en conservant le « M » initial ? c’est une possibilité, puisqu’il était plutôt helléniste que latiniste, mais nous n’avons pas réussi à déterminer si la lettre « M » décore de quelque façon cette villa.

Cette demeure se trouvait à près de trois kilomètres du lycée où Doublet enseignait, mais il y avait à l’époque très peu de constructions dans le quartier (au départ, la villa fut une construction isolée et la future rue des Boers n’avait pas encore de nom à ce moment-là). Il y avait un jardin devant et un derrière et la villa était élevée sur cave et rez-de-chaussée ; le terrain était clos de murs et avait une superficie totale d’environ 930 m².

Les propriétaires étaient : Hippolyte Aubry de la Noé, Louis Ravan et Louis Mayan (en 1882), les Palmero et les Curnier (en 1890). La propriété faisait partie d’un plus grand terrain et la vente se fit en deux temps.

Le terrain avait été initialement acheté au début du XIXe siècle par Louis Milon de Veraillon, son fils, Frédéric, en avait hérité, puis ses quatre enfants (trois fils et une fille), ce qui avait fait passer le terrain dans la famille Aubry de la Noé.

Le contre-amiral Charles Aubry de la Noé  et  son  épouse,  Mme  Héloïse  Marie  Guynot  de  Boismenu, qui  résidaient  au  9,  rue  Sainte-Honorine  à  Cherbourg  vendirent 811,5 m² aux Doublet pour 16 230 francs.

La villa fut vendue avec ses meubles par le  propriétaire du casino de Boulogne,  M. Marius Louis Curnier (d’où le nom initial de la villa), et son épouse Mme Jeanne Bathilde Cazaux, qui habitaient au 51, rue d’Amsterdam à Paris, 22 000 francs ; les meubles furent vendus pour 8 000.

Donc, pour 46 230 francs, les Doublet devinrent Niçois le 17 février 1896.

 

Les Doublet  résidèrent Villa Minerve jusqu’en 1930 (donc, ni « la fin des années 1920 » (Gayraud), ni « fin 1920 » (Thevenon).

Le 19 janvier, ils achetèrent la « Villa Brin de rêve » et son jardin  pour 85 000 francs à  Mlle Rosset[1]. Ils en eurent la jouissance rétroactive à partir du 1er décembre 1929 (certes, les Doublet étaient dans les murs en 1929, mais l’acte de propriété date de 1930 lors de la signature de l’acte authentique).

La superficie du jardin était d’environ 225 m². La propriété avait au nord, l’avenue Stephen Liegeard, Castellane à l’est, le chemin de l’église au sud et un mur mitoyen avec Mlle Belhomme à l’ouest. Des agrandissements étaient possibles seulement au nord et au sud et les arbres ne devaient pas mesurer plus de quatre mètres.

            Le 12 mars, les Doublet vendirent la Villa Minerve et son jardin, c’est-à-dire presque 800 m² en tout à M. Prévost[2].

La vente fut conclue pour 250 000 francs ; les Doublet reçurent 148 966,63 francs et 101 033,37 francs restants furent versés par Prévost en  échéances au Crédit Foncier de France, au 19, rue des Capucines à Paris, en  remboursement d’un prêt des Doublet pour 98 972 francs contracté le 28 août 1929 ; les Doublet n’avaient plus à être en communication sur ce sujet avec le Crédit Foncier.

Cette année-là, Prévost fit une demande pour construire un garage Villa Minerve et modifier la villa sur l’angle de la rue du Soleil et de la rue des Boers et Doublet déposa une demande pour construire une annexe avenue Stephen Liegeard.

 


Une carte postale ancienne se trouve en ligne et ce qui est intéressant est qu’elle porte le nom de Louis Prévost.

 

            L’histoire de la Villa Minerve nous démontre une fois de plus l’importance de remonter aux sources et que généalogie et hypothèques peuvent contenir des trésors d’information.



[1] : Marguerite Flavie Rosset (Nice, 21 février 1900 – 21 août 1969) au moment de la vente était « célibataire majeure, sans profession » ; elle résidait avenue Stephen Liegeard à la « Villa La Madelon ». Elle épousa Victor Casteu (1902-1970) le 9 avril 1942 à Nice.

[2] : Louis Prévost était né le 2 novembre 1867 à Vatan. Il était déjà propriétaire au 15, rue du Soleil.

Ingres, ce talentueux violoniste

            « Avoir un violon d’Ingres » est une charmante expression idiomatique… qui a le don de nous agacer au plus haut point parce que, la plupart du temps, nombreux sont ceux qui pensent qu’un « violon d’Ingres » est une activité pratiquée avec passion, mais sans sérieux.

Ce qui nous chiffonne, c’est que Jean-Auguste Dominique Ingres (Montauban, 29 août 1780 – Paris, 14 janvier 1867) aimait profondément la musique et qu’il finança ses premiers cours de peinture en étant rémunéré, de treize à seize ans, comme second violon à l’Orchestre du Capitole de Toulouse. Certes, il n’était sans doute pas second violon à Paris, mais il devait être assez extraordinaire afin de garder cette charge et donc ceux qui perpétuent l’idée que ses dons musicaux étaient assez ordinaires nous semble grandement injustes envers lui.

            Second prix de Rome en 1800, il obtint le premier prix l’année suivante, mais il ne put se rendre à Rome qu’en 1806 (quand les politiques sont en ébullition, les arts pâtissent souvent). Il résida en Italie – à Rome, puis à Florence – jusqu’en 1824 et retourna à Rome de 1835 à 1841 afin d’y diriger l’Académie de France.

Il connut le succès dès son retour en 1824, mais critiques et collègues ne furent pas toujours tendres à son égard en musique, mais aussi en peinture. Il fut cependant l’un des peintres pilier du néo-classicisme et des génies de la musique appréciaient ses talents musicaux (pour ne citer qu’eux, Franz Liszt (1811-1886) chantait les louanges du peintre-violoniste avec qui il avait joué à Rome lorsqu’Ingres dirigeait la Villa Médicis et Luigi Cherubini (1760-1842) composa pour lui O salutate Ingres).

            Donc, Ingres était un bon musicien. D’où vient alors cette expression idiomatique qui nous énerve tant ? Nous n’étions pas dans les salons de l’époque, mais l’écrivain Émile Bergerat (1845-1923) écrivit dans ses Souvenirs d’un enfant de Paris (mémoires en trois tomes de 1911 à 1913) qu’il était à l’origine de cette expression – après la mort d’Ingres. Dans le premier volume, publié en 1911, en parlant de son beau-père, Théophile Gautier (1811-1872), qui avait rêvé devenir peintre (ce qui explique qu’il fut parfois critique d’art), Bergerat écrivit :

            « Toute la joie du « home » chantait dans le salon qui n’était guère, d’ailleurs, qu’une chambre à peintures. C’était là qu’il était heureux. Comme je vous l’ai déjà dit, Théophile Gautier ne s’est jamais consolé de ne pas avoir été peintre. Comme il disait : « On ne naît pas toujours dans sa patrie », il professait encore « que personne n’exerce le métier ni l’art pour lequel la nature l’a formé ».

            – Tiens, faisait-il plaisamment, Victor Hugo, eh bien ! c’était un architecte. Il était spécialement créé pour édifier des cathédrales. Du reste, c’est ce qu’il a fait, en somme.
            Sur cette déviation des dons innés, à laquelle j’ai, le premier, appliqué la synecdoche de : « Violon d’Ingres », je n’étais pas d’accord avec mon maître, au moins pour ce qui le concernait. »[1]

            Il est certain que l’expression « violon d’Ingres » se répandit dans les salons à la fin du XIXe siècle et dans le reste de la population au début du siècle suivant, mais Gautier étant mort, Bergerat pouvait se dire auteur de l’expression.

            « Avoir un violon d’Ingres » garde un côté péjoratif (cette discrète critique qui nous pose problème). Dès son apparition, la veuve d’Ingres tenta de protéger la mémoire de son défunt époux ; la seconde Mme Ingres, Delphine Ramel (Paris, 26 décembre 1808 – 11 mai 1887), qui était la nièce d’un des mécènes d’Ingres, Charles Marcotte d’Argenteuil (1773-1864) dénonça l’expression dans les colonnes du journal Le Figaro le 30 juillet 1885 (n° 211) :

            « Monsieur le rédacteur,

            Depuis longtemps je désire rectifier une assertion qui se propage dans les journaux et dans les mémoires artistiques à propos des prétentions que M. Ingres montrait pour son violon, beaucoup plus, dit-on, que pour son pinceau.

            Il est sûr qu’il était très bon musicien et qu’il adorait Mozart, Gluck, Beethoven. Mais jamais il n’a eu la prétention de se poser en virtuose, interprétant simplement la deuxième partie de violon dans les admirables quatuors de ces maîtres.

            Cette rectification me paraît nécessaire pour ne laisser passer à la postérité un dit-on qui a tout l’air d’un ridicule.

            Je vous serais très obligée, Monsieur, d’insérer cette petite note dans Le Figaro, qui par sa publicité, rectifiera, j’espère une opinion répandue bien à tort.

            Recevez d’avance, monsieur, tous mes remerciements, ainsi que l’assurance de ma parfaite considération.

            Veuve Ingres »

 

            Malheureusement, ces messieurs continuèrent à utiliser ce bon mot (injuste et inexact).

 

            Tentons une mise à jour :

Avoir un violon d’Ingres : [expression idiomatique] pratiquer une activité avec passion et avec assez de talent pour pouvoir éventuellement en faire une activité professionnelle.

 

Espérons que Delphine Ingres, née Ramel, aimerait mieux cette définition.

 

Dessin de Mlle Ramel en 1844, future Mme Ingres (en 1852)

 



[1] : Bergerat (Émile), Souvenirs d'un enfant de Paris. [Volume 1], Paris, E. Fasquelle, 1911, p. 326.

Exposition : La collection Torlonia au Louvre

            Si vous aimez la sculpture antique et n’avez pas la possibilité de vous rendre à Rome, essayez de passer au Louvre où, du 26 juin au 11 novembre 2024, sont présentés les chefs-d’œuvre de la collection Torlonia.

            Le site de la Fondazione Torlonia nous apprend que la réunion des diverses pièces gréco-romaines de la collection commença dès 1800 (la famille Torlonia, d’origine auvergnate, se lança dans la banque, à Rome, et travailla avec le Vatican et ce fut le pape Pie VI (1717-1799) qui anoblit la famille à la fin du XVIIIe siècle). Les pièces de la collection furent soient achetées, soit trouvées lors de fouilles.

            Par exemple, vous pourrez y croisez notre vieil ami l’empereur Hadrien (76-138) :

 


             Certes, vous n’aurez pas le charme romain de la Fondation (qui se visite gratuitement, mais uniquement sur demande, le formulaire pouvant être téléchargé sur le site – et un don à la fondation pourrait faire apparaître votre formulaire plus près du dessus de la pile de demandes[1]), mais vous pourrez admirer les appartements d’Anne d’Autriche (1601-1666) qui ont été restaurés pendant vingt mois et qui servent d’écrin aux marbres antiques prêtés par la Fondazione Torlonia. 

D’ailleurs, si vous n’avez pas rendez-vous avec la dame Touy, l’Aphrodite de Mélos ou Le Rêve du bonheur de Mayer La Martinière, nous vous conseillons de passer de l’autre côté du Louvre afin de visiter les appartements de Napoléon III (aile Richelieu, salles 539 à 549) qui ont été entièrement rénovés et qui sont de nouveau ouverts au public depuis juin 2024.



[1] : La philosophie du Vatican les inspire peut-être.